Avez-vous déjà vécu cette expérience ? Vous pensiez que le rendez-vous s'était très bien passé ; le patient écoutait, il souriait, il hochait la tête, il acceptait le traitement. Vous pensiez qu'il était allé à l'accueil et avait pris rendez-vous, pour découvrir plus tard qu'il ne l'avait pas fait. Ou, pire encore, qu'il a pris rendez-vous, mais ne s'est pas présenté. Les dentistes et les patients ont souvent des expériences et des souvenirs différents d'un même rendez-vous. Les patients retiennent moins de la moitié des informations qui leur sont essentielle ! Il existe des raisons multiples et variées pour lesquelles cela peut se produire. Une étude américaine de 2017 sur la mémoire des patients, démontre que la majorité des patients se souviennent de 40 à 80 % des informations données lors d'un rendez-vous médical. Par exemple, dans la partie de cette étude portant sur la rétention d'informations par des patients en orthodontie, environ 70 % des informations transmises n'ont pas pu être mémorisées 10 jours plus tard. De même, 40 % des patients en chirurgie buccale ne se souvenaient pas d'avoir reçu des instructions postopératoires écrites, un résultat qui pourrait être lié au fait que 67 % de ces participants n'ont pas respecté les prescriptions d'antibiotiques. Il semble que la mémoire d'informations spécifiques post-traitement dans le cadre dentaire soit problématique. Les recherches se sont concentrées sur la mémoire des patients pour des informations très spécifiques, liées au traitement dentaire, plutôt que sur tout autre aspect de la consultation. La question de savoir quel type d'information (plutôt que la quantité) est rappelé après une consultation dentaire reste sans réponse. Pourquoi la perspective dentiste-patient est-elle si différente Nous savons que, de manière générale, la mémorisation est influencée par les connaissances et les attentes préalables des personnes, de sorte que certains aspects de la consultation auxquels le patient s'attend peuvent être mieux mémorisés que d'autres. D'un point de vue neuroscientifique, cela peut s'expliquer par le fait que, lorsque nous avons l'impression de perdre le contrôle, le cerveau se met en mode "fuite ou combat". Le physique se resserre, prêt à se "défendre", tandis que le cortex préfrontal se ferme, ce qui nuit à la fonction de la mémoire de travail qui traite les nouvelles informations et idées. Lorsque vous êtes dans votre cabinet, en train de faire ce que vous faites le mieux, vous êtes plus que probablement en train de fonctionner à partir de l'hippocampe, la partie rationnelle et logique du cerveau. Mais la plupart de vos patients, surtout les nouveaux, fonctionnent probablement à partir de l'amygdale, la partie émotionnelle du cerveau. Cliquez ici pour en savoir plus sur |
AuteurJean-Paul MONTEL Archives
Septembre 2023
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